La jungle est un état d’esprit.
Transe orang asli
Vidéo envoyée par ptimarco
On l’a, ou pas. Ca dépend des jours. Moyen pour moi, en ce moment…
L’eau est marron, les rivages sont luxuriants, et le ciel d’un bleu intense parsemé de nuages hauts. J’avais décrit ce paysage, le même exactement, lors de ma précédente aventure dans la jungle malaisienne (qui n’était pas loin d’ici d’ailleurs, cf tous mes posts de la fin septembre).
Le rafting n’en est pas : c’est plutôt une (très) longue balade en bateau pneumatique, les rares rapides ne suffisant pas à inclure un quelconque danger dans le voyage. Jouer à s’arroser avec les pagaies, partir à l’abordage des autres équipages, ça va deux heures. Après, ça devient lassant. Mais les paysages sont reposants, le ciel tellement serein… La saison des pluies a oublié de venir aujourd’hui, elle nous a laissé un moment de répit et offert une journée magnifique.
Cinquante kilomètres en deux jours, c’est long. Les enfants Orang-Asli nus sur les berges constituent une distraction : ce sont les seules traces de vies humaines que l’on rencontre sur la rivière.
Le groupe est large, donc hétéroclite. Il est toujours intéressant d’observer qui est « cool » et qui l’est moins. Ceux qui participent aux jeux et ceux qui regardent. Ceux qui organisent et ceux qui suivent. Ceux qui s’imposent et ceux qui n’osent pas. Nuit dehors, avec un toit, mais en extérieur, à même le sol en béton. Moins bien que la caverne, donc. Dans un « village » aborigène où l’école flambant neuve n’a rien à envier à nos écoles françaises « modernes ». Sauf peut-être l’électricité, qui n’arrive pas jusque là, en tout cas pas ce soir.
Danses tribales, transes traditionnelles. Aux sons de bambous frappés sur le sol, un rythme s’installe, une cadence prend forme, et les hommes, seuls les hommes commencent à tourner sur la piste. Les femmes et les enfants jouent du bambou et regardent. Une énorme araignée surgit sur la scène : une vraie, peut-être dix centimètres de diamètre. Certains prennent peur, quelqu’un l’écrase. Les enfants sont choqués : pourquoi tant de violence ? Ici, c’est la maison de l’araignée… C’est vrai, pourquoi nos peurs doivent-elles l’emporter sur les cultures locales ? L’araignée n’avait rien fait, elle était juste énorme, noire et jaune. De toute façon, maintenant, elle n’est plus.