Le déluge en guise de bienvenue nocturne
Quatre heures et demie de retard, pour un vol d'une heure quarante, ça commence à faire beaucoup. Le plus dur dans ces cas-là, c'est l'impuissance totale à laquelle on est réduit. Assis sur une inconfortable chaise en plastique, dans un aéroport vieillot et sombre (les années 1960-70 étaient-elles fâchées avec la lumière?), en subissant la rengaine entêtante de la voix informatisée suave et hachée annonçant les vols en portugais puis en anglais. Enfin, comme on dit, le plus important est d'arriver à bon port!
Salvador, la baie de tous les saints. Arrivée nocturne et centrale. Au Pelourinho, dans la ville haute. Rues pavées en pente, immeubles délabrés et colorés. La fête est dans la rue. Les pavés n'en sont pas, assemblage hétéroclite de pierres mal taillées et mal fixées. On danse un peu, on boit beaucoup, s'amuse-t-on vraiment? Nous sommes au pays de la capoeira, une roda d'angola attire les badauds sur l'une des places principales du Pelourinho. Une des places desquelles il ne faut pas s'éloigner, en ne passant que par les rues les plus larges et éclairées. Les précautions répétées à longueur de journée invitent à la paranoïa, à laquelle on tente de ne pas céder. Bien rentrés. Ouf. Le déluge peut bien arriver, maintenant. Et c'est ce qu'il fait, une bonne partie de la nuit...