Transition...

Surabaya est une méga(lo)pole asiatique, la deuxième ville d'Indonésie, avec sa circulation, son agitation. De luxueux centres commerciaux côtoient des bidonvilles crasseux. Des maisons coloniales et art déco (datant d'avant l'indépendance, le 17 août 1945) surplombent des taudis de tôle et de planches au bord de la rivière qui charrie les immondices. Il y a un Carrefour flambant neuf et des marchands ambulants dans les rues. Surabaya n'est pas faite pour les piétons: il n'y a pas de trottoirs, occupés par de petites échoppes installées sur la chaussée pour vendre aux voitures ou nombreux deux-roues de quoi manger, des CD ou DVD. Dehors à 7h, il faut que je change de l'argent. Ici, les banques sont ouvertes à 7h30. L'Indonésie est un pays qui se lève tôt et se couche tôt: il faut dire qu'il fait nuit à 18h. Dès 6h du matin, l'agitation reprend. Les gens me dévisagent et me saluent: ils ne doivent vraiment pas avoir l'habitude de voir des Blancs ici, où il n'y a rien pour les touristes. Je trouve sur internet l'adresse de la synagogue de Surabaya (la seule d'Indonésie, qui, rappelons-le, est le plus grand pays musulman du monde), mais malheureusement je n'ai pas le temps de m'y rendre: cette ville est trop grande, et il me faut prendre l'avion pour Bali! Je quitte Lena qui repart pour Singap, et après 45 minutes de vol me voici dans un tout autre monde. Le Bali que je découvre a des airs de Saint-Tropez. A peine débarqué, je retrouve Ben et Nath mes amis qui arrivent de HK, et notre chauffeur nous conduit au Legian, sans doute un des plus beaux hôtels de l'île, au bord d'une mer déchaînée et magnifique. Après toutes ces heures de car, voir une plage et ses palmiers depuis la piscine d'un hôtel luxueux (dans laquelle barbote Marc Lavoine) est assez spécial: je suis réellement projeté dans un autre monde. La villa que je partage avec Ben et Nath sort tout droit d'un magazine de décoration d'intérieur. Le dîner au Ku De Ta, un des restos les plus hype de Bali, avec ses mannequins et sa jet-set, ne font que renforcer le décalage. J'ai quitté la case "backpacker à l'aventure" pour m'inscrire dans "vacances de luxe ostentatoire". Deux mondes radicalement opposés...