Le mariage
Dé a vingt ans. A l’âge où ses amis aiment passer des soirées ensemble à boire et à danser, Dé se marie. A son mariage d’ailleurs, ses amis boivent, ses amis dansent : ils sont heureux pour leur Dé, celle avec qui ils ont grandi mais qui maintenant grandit d’un coup beaucoup plus vite. Ils sont heureux mais sentent un pincement au cœur : pourquoi Dé se marie-t-elle ? Pourquoi si tôt ? Et pourquoi part-elle ? Parce que Dé fait son alyah, elle part vivre en Israël avec son mari. Une étape, un au revoir, veulent-ils vraiment y croire ? En tout cas, ils font la fête, ils veulent profiter de ces instants de bonheur fugace et intense. Un mariage, ça veut dire une personne en moins dans la bande ; alors certes, Dé est la première à sortir du groupe, mais le signal est donné. On sort de l’enfance, entre-t-on dans l’âge adulte ? Et puis il y a Felipe ; lui reste dans la bande, il est sorti deux ans avec Dé, et la voilà qui se marie avec son amoureux suivant. Felipe se sent bizarre, forcément, est-ce qu’aller au mariage de son ex est si masochiste que ça ? (je pense que j’irai, si j’étais invité…)
Emouvante. La cérémonie est belle, les mariés ont l’air d’anges au visage radieux. Les pleurs se répandent rapidement : c’est contagieux, ces choses-là. Sept petits tours, verre brisé, alliances échangées. Un temps est laissé : laissons champagne et caïpivodka faire leur effet, puis retrouvons toute l’allégresse sur la piste de danse. Mariage religieux, en partie séparé : pour les danses « typiques », les hommes dansent frénétiquement autour du marié tandis que les femmes célèbrent la mariée.
Voilà. La saison des mariages va bientôt s’ouvrir. Encore quelques petites années, et petit à petit ils vont se multiplier. Perd-t-on ses amis une fois la bague au doigt ? Hum… Quoiqu’il en soit, mazel tov Dé !