"Vis ma vie" à Lyon avec Dee
Se lever à 7h pour aller en cours dans une école qui n’est pas la sienne, ça se fait. Se dépêcher de prendre deux métros pour attraper le bus numéro 3 de 7h51 en direction de Dordilly-les-Mouilles, qui nous dépose à Ecully, le « Neuilly de Lyon » apparemment, ça me rapproche encore plus de mes amis lyonnais. Prendre un café au Ritazza de l’école et me faire passer pour un étudiant d’ici, c’est pas trop dur. Et aller en cours de « Communication, Publicité et Marketing » avec une de mes hôtes, c’est pousser le vice jusqu’au bout.
Un test, en fait :
les cours de cette école sont-ils plus intéressants que ceux de la
mienne ? (Hum, hum, j’ai déjà ma petite idée, mais essayons quand
même…) 8h30 : le cours commence. Les étudiants arrivent par grappes
jusqu’à 9h15. Jusque là, tout est normal, nous sommes bien dans une
école de commerce. La prof est une femme qui « déteste les gens en
retard ». Sciences-Po Essec, Madame (le quatrième de la gauche est
bagué) est passée par Coca-Cola (« après 2-3 ans de très forte
croissance du segment light dans les boissons gazeuses, on assista à
une très forte décroissance. Le degré de saccharose contenu dans le
produit dépend de la législation nationale, ce qui fait que le
Coca-Cola Light est meilleur à Londres qu’à Paris. ») puis L’Oréal.
Pull
gris, jupe mauve imprimée à fleurs sur des leggings noirs et bottes en
cuir chocolat, nous avons là un bel exemple d’un pur produit école de
commerce. Les Powerpoint sont sa vie, ça se voit : maîtrise de
l’espace, des slides, de la gestuelle, articulation à outrance, pauses
étudiées et regards bien sentis vers l’assistance.
Extraits choisis : « C’est un des moments les plus excitants dans la vie d’un responsable d’entreprise, d’avoir à mener une campagne de publicité. (…) La publicité est un moment surprenant de l’entreprise, pendant lequel on crée du beau, du bon, du bien, c’est très platonicien ; elle nécessite une bonne culture générale, un amour des couleurs. (…) Vous avez choisi les métiers de l’entreprise ; dans les fonctions marketing et communication, la compétition est la plus forte. » Personnellement je n’ai pas encore choisi, et tu ne me donnes pas franchement envie de vie corporate, mais ça viendra, ça viendra… (j’espère ?)
Au moins j’aurais eu confirmation par une marketeuse de chez L’Oréal que les crèmes antirides ne servent à rien (comme si j’avais encore des doutes) : puisqu’elles ne s’attaquent qu’aux « couches supérieures de l’épiderme » et que le « problème » ne peut véritablement être résolu que par la chirurgie esthétique. Seulement, la publicité n’est pas mensongère puisque les mots utilisés sont « réduire » et « atténuer » les rides... enfin, heureusement pour eux, certaines sont prêtes à dépenser des fortunes pour « un quart d’heure de bonheur dans leur salle de bain le matin, grâce à des crèmes qui sont douces et qui sentent bon »…